L'entreprise de taxis gantoise V-Tax, déclarée en faillite par le tribunal des sociétés le 22 août, a trouvé un nouveau propriétaire en la personne de l'entreprise de remorquage Lybaert.
La faillite de V-Tax, autrefois la plus grande et la plus ancienne compagnie de taxis de la ville, a suscité une vive inquiétude parmi ses 98 employés, qui craignaient pour leur avenir. Le rachat par Lybaert offre une lueur d'espoir, mais la réalité est dure : seuls 56 salariés sur cent conserveront leur emploi. Le reste du personnel est confronté à un avenir incertain.
Le rachat signifie non seulement une réduction drastique des effectifs, mais également un déménagement du centre de taxis. Celui-ci se déplacera de l'emplacement familier du Wiedauwkaai au terrain de Dépannage Lybaert sur la Vliegschiklaan à Gand. Ce nouveau chapitre dans l'histoire de V-Tax marque un changement majeur pour l'entreprise qui était présente dans les rues de Gand depuis peu après la Seconde Guerre mondiale.
joie et tristesse
Steven Steyaert, de l'association professionnelle BTB, a eu une réaction mitigée à cette nouvelle. « D'un côté, il y a une ambiance joyeuse, mais d'un autre côté, nous savons que les gens devront aussi partir. Il faudra très bien guider ces gens, nous assurerons un bon plan social. Les propos de Steyaert reflètent la complexité de la situation, dans laquelle la joie de conserver une partie de l'entreprise s'accompagne de tristesse face à la perte d'emplois.
La faillite de V-Tax n’est pas une surprise totale. L’entreprise souffre depuis un certain temps des conséquences économiques de la crise du coronavirus, qui ont lourdement frappé le secteur des taxis. La pandémie a provoqué une forte baisse de la demande de courses en taxi, entraînant d’importantes pertes financières. Ce n’était pas la première fois que V-Tax était confronté à des difficultés financières. L'entreprise était déjà au bord de la faillite en 2006 lorsqu'elle a dû cesser temporairement ses activités. Pourtant, V-Tax a réussi à survivre même à une époque où la concurrence d’Uber et d’autres nouveaux acteurs modifiait radicalement le marché.
V-Tax, fondée peu après la Seconde Guerre mondiale par André Martens, a démarré modestement mais est devenue au fil des années une superpuissance dans le monde des taxis gantois. Le nom V-Tax fait référence aux taxis Volkswagen qui constituaient à l’époque une partie importante de la flotte. Grâce à une série de fusions stratégiques, l'entreprise a réussi à renforcer et à étendre sa position. Les années 90 marquent un moment charnière dans l’histoire de V-Tax, lorsque Monique Martens, la fille du fondateur, décide d’automatiser l’entreprise. Cette décision s’est avérée visionnaire et a jeté les bases de la poursuite de la croissance et de la modernisation de l’entreprise.
redding
Mais ces innovations n’ont pas suffi à sauver l’entreprise des défis du 21ème siècle. L'émergence de nouvelles technologies, l'évolution des attentes des clients et les chocs économiques liés à la pandémie du coronavirus ont mis à rude épreuve le modèle de taxi traditionnel de V-Tax. Le rachat par Lybaert peut être considéré comme une dernière tentative de sauvetage de l'entreprise, quoique sous une forme allégée.
Pour le marché des taxis gantois, cela signifie la fin d’une époque. V-Tax, qui pendant des décennies a été synonyme de fiabilité et de service en ville, va désormais devoir emprunter une nouvelle voie sous les ailes de Lybaert. Le déménagement à la Vliegschiklaan et la réduction des effectifs marquent un nouveau départ, mais aussi un adieu douloureux au passé.
Les syndicats restent étroitement impliqués dans le processus et se sont engagés à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir les travailleurs concernés. L'élaboration d'un plan social fait partie des priorités. Même si le sort de nombreux salariés est encore incertain, le rachat par Lybaert offre au moins la possibilité à une partie de l'entreprise de continuer à exister.