À Amsterdam, prendre un taxi est souvent un défi.
Officiellement, les chauffeurs agréés doivent prendre les passagers au compteur ou à un prix convenu à l'avance. Pourtant il ressort d'un AT5 enquête secrète que cela n'arrive pas toujours. Surtout dans les endroits très fréquentés comme la gare centrale d'Amsterdam et le Nieuwmarkt, les chauffeurs de taxi jouent leur propre jeu, facturant des montants exorbitants et parfois même refusant les courses.
Sur le papier, tout semble bien organisé. La ville dispose d'un secteur des taxis étroitement réglementé, divisé en ce que l'on appelle le marché de l'embarquement et des appels. Le marché d'entrée comprend les six organismes de taxi agréés (TTO) officiels. Ces organisations ont des permis et des règles strictes : les chauffeurs ne sont pas autorisés à refuser un trajet et doivent déterminer le tarif à l'aide d'un taximètre. Pourtant, la pratique semble indisciplinée.
offres inacceptables
Lors de la visite de la gare centrale d’Amsterdam, il est rapidement devenu évident que les conducteurs contournaient les règles. Un trajet jusqu'au Noordermarkt, à moins de dix minutes, a donné lieu à des offres contradictoires et souvent inacceptables. Un chauffeur demandait jusqu'à 35 euros pour le trajet, alors que le prix officiel au compteur devrait être d'environ 12,84 euros. D'autres ont tout simplement refusé d'allumer le compteur, alors que cela est obligatoire si le client n'accepte pas un accord sur le prix.
La directrice de TCA, Hedy Borreman, répond à ces abus : « Nous communiquons continuellement les règles avec nos chauffeurs par le biais de newsletters et de conversations personnelles. Si nous recevons des plaintes, nous nous adressons aux conducteurs impliqués. Mais il reste difficile de garder un contrôle total.» Selon Borreman, le manque d'application de la loi par la municipalité constitue un problème majeur. «Dès qu’un encadrement est mis en place, on voit que les abus diminuent.»
La municipalité d'Amsterdam confirme à AT5 que l'application de la loi constitue un défi. Une équipe spéciale de taxis contrôle régulièrement des gares telles que la gare centrale et Leidseplein, mais indique que les conducteurs ne peuvent être pris que en flagrant délit. La municipalité appelle les clients à connaître leurs droits et à porter plainte si les conducteurs ne respectent pas les règles.
Les conversations avec les chauffeurs montrent que les longs temps d'attente dans les gares constituent un facteur important. « Parfois, on attend trois heures pour un trajet. Si le trajet dure cinq minutes, vous ne pouvez même pas payer votre loyer », explique un chauffeur. Cette frustration conduit souvent les conducteurs à opter pour un prix fixe élevé ou à refuser tout simplement des trajets plus courts.
Un autre problème est la concurrence avec des plateformes comme Uber, qui ont accaparé une grande partie du marché des appels. De nombreux conducteurs sont obligés de rejoindre ces plateformes ou de compléter leurs revenus avec d’autres astuces. Mais cela ne justifie pas d’enfreindre les règles. Borreman souligne : « Les conducteurs font eux-mêmes le choix d'opérer sur le marché d'entrée de gamme. Ils savent ce que cela implique.
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Au cours de l'enquête, des chauffeurs de différents TTO ont été contactés. Dans pas moins de 13 des 15 cas, ils ont facturé un tarif fixe nettement supérieur au prix du compteur. Dans quatre cas, les gens ont même refusé d'utiliser le compteur, alors que celui-ci est obligatoire. «Nous avons vraiment reçu beaucoup de plaintes», déclare Hedy Borreman. "Si nous pouvons prouver qu'il y a eu un supplément, nous indemniserons le client et rembourserons le chauffeur."
Le même scénario s'est répété au Nieuwmarkt. Un trajet jusqu'au Musée des Sciences Nemo a été estimé par un conducteur à 42 euros, tandis qu'un autre était prêt à faire le trajet pour 20 euros. Les deux montants sont bien supérieurs au prix du compteur. Ici aussi, les conducteurs ont indiqué qu'ils souhaitaient uniquement effectuer des trajets lucratifs en raison des longs délais d'attente.
Malgré ces abus, des voix positives se font aussi entendre. Certains conducteurs respectent les règles et allument fidèlement le compteur du taxi. Pourtant, la tendance générale reste problématique. La municipalité souligne qu'elle continue de se concentrer sur le contrôle et l'application, mais admet qu'elle ne peut pas être partout à la fois. Borreman appelle les clients à connaître leurs droits et à défendre des prix équitables. «Ensemble, nous pouvons rendre le secteur des taxis à nouveau fiable.»